Les jours de pouvoir

Le calendrier Wicca comporte environ treize esbats et huit sabbats. Les esbats correspondent aux célébrations de la pleine lune. Comme la lune est pleine environ treize fois dans une année, il y a donc treize esbats. Les sabbats comprennent quatre fêtes qui correspondent aux solstices et aux équinoxes et quatre autres qui elles sont empruntées aux anciennes fêtes païennes.
Mis à part les sabbats qui sont des jours d'équinoxe ou de solstice, vous remarquerez que les quatre autres sabbats se rapprochent ou sont le même jour que des fêtes connues. Dites-vous bien que les fêtes qui s'adonnent à être le même jour que les célébrations des sabbats sont en fait ces mêmes fêtes païennes que l'on célébrait jadis, seulement aujourd'hui elles ne représentent plus la même chose et bien souvent elles sont devenues des fêtes commerciales plus qu'autre chose.
Les célébrations wicca ne représentent pas seulement une occasion de célébrer et de se rapprocher des dieux, elles représentent aussi la légende de la Déesse et du Dieu. À travers leurs célébrations, c'est l'aspect de la ronde infinie de la vie qu'on y retrouve. À vous de découvrir cette merveilleuse histoire.

Yule : vers le 21 décembre (dépendant du solstice d'hiver)
La Déesse donne naissance à un fils, le Dieu, au moment de Yule. Il ne s'agit pas ici d'un emprunt fait au christianisme. Le solstice d'hiver est considéré depuis longtemps comme une période de naissances divines. Les historiens, lorsqu'ils abordent le sujet de l'histoire de Noël, parlent que la tradition de l'enfant Jésus qui naît le 25 décembre était en effet, avant l'arrivé du christianisme, représenté par une femme qui donne naissance à un dieu soleil. On dit que Mithra est né à cette période. Ce fut adopter par les chrétiens pour leur usage en l'an 273 de l'ère chrétienne.
Yule est l'époque de la nuit la plus longue et du jour le plus court de l'année. Après ce jour le temps d'ensoleillement augmentent jour après jour. La Déesse donnant naissance au Dieu, qui est représenté par le soleil, marque ainsi la renaissance de la lumière. L'enfant Dieu grandissant est le soleil qui se fait de plus en plus présent.
Les wiccas célèbrent souvent Yule juste avant l'aube et ce jusqu'au levé du soleil. Par conséquent, il est d'usage, dans la Wicca, d'allumer des chandelles ou de faire des feux pour accueillir le retour de la lumière solaire. Plongée dans le sommeil pendant l'hiver de l'enfantement, la Déesse récupère après l'accouchement.
Yule constitue un vestige des rituels primitifs célébrés pour hâter la fin de l'hiver et la fécondité du printemps. De nos jours, cette célébration nous rappelle que la mort apporte finalement une renaissance.

Imbolc : 2 février
Imbolc souligne le rétablissement de la Déesse après que celle-ci eut donné naissance au Dieu. L'allongement des jours la tire de son sommeil. Le Dieu est maintenant un jeune homme robuste, mais son pouvoir se fait sentir pendant les jours les plus longs. Sa chaleur fertilise la terre et fait germer les graines. Dès lors le printemps fait son apparition.
Sabbat de purification après la réclusion de l'hiver, grâce au pouvoir régénérateur du Soleil, Imbolc est également une célébration de la lumière et de la fertilité, qui était jadis célébré en Europe par des brasiers, des flambeaux et le feu sous toutes ses formes. Le feu représente ici aussi bien notre illumination et notre inspiration personnelles que la chaleur et la lumière.
C'est l'une des époques traditionnelles d'initiation dans les covens et par conséquents, des rituels d'engagement personnel.

Ostara : vers le 21 mars (équinoxe du printemps)
Les énergies de la nature passent subitement de la léthargie hivernale à l'exubérance printanière. Sortant précipitamment du sommeil, la Déese couvre la terre de fertilité, pendant que le Dieu se développe et gagne en maturité. Il parcourt les champs verdoyant et se réjouie de la luxuriance de la nature.
Ostara étant l'équinoxe du printemps, le jour et la nuit ont la même duré. La lumière l'emporte sur les ténèbres ; la Déesse et le Dieu poussent les animaux sauvages à se reproduire.
Ostara est l'époque des commencements, le temps d'agir et de "semer " des incantations pour récolter des gains, de s'occuper des jardins rituels.

Beltane : 30 avril
À Beltane le Dieu devient homme. Exalté par les énergies à l'Oeuvre dans la nature, il désire la Déesse. Ils tombent alors amoureux, s'étendent sur le lit de verdure au milieu des fleurs et s'unissent. La Déesse devient enceinte du Dieu et les wiccas célèbre la fertilité.
Beltane est aussi appelée fête du Premier mai. Ce dernier nom provient particulièrement des villages d'Angleterre. Jadis, les arbres de mai, symbole phallique par excellence, étaient au centre des célébrations rituelles. Plusieurs se levaient à l'aube pour cueillir des fleurs, des rameaux verts dans les champs et les jardins, les utilisant pour se parer ou pour décorer l'arbre de mai et leur demeure.
Les fleurs et la verdure représentent la Déesse, tendis que l'arbre de mai représente le Dieu. Beltane signifie le retour de la vitalité, de la passion et des espoirs réalisés.
Aujourd'hui l'arbre de mai est parfois intégré au rituel entourant la journée de Beltane, mais le plus fréquemment la célébration se déroule autour du chaudron, signe de la Déesse, l'essence de la féminité, l'aboutissement de tout désire, l'égal et pourtant tout le contraire de l'arbre de mai, symbole du Dieu.

Litha : vers le 21 juin (solstice d'été)
Litha se produit lorsque la nature est à l'apogée de sa puissance. La terre nage dans la fertilité de la Déesse et du Dieu. Le solstice d'été est donc une période favorable aux pratiques magiques de toutes sortes.
Jadis on allumait des feux de joie pour favoriser la fertilité, la purification , la santé, l'amour. Le feu représente le soleil que l'on fête en cette période où les jours sont les plus longs.

Lughnasadh : 1er août
Lughnasadh ne fut pas toujours fêtée à cette datte précise puisqu'elle correspondait à l'origine à la première récolte, lorsque les plantes printanières se fanent et laissent tomber leurs fruits ou leurs graines pour notre usage et pour assurer les récoltes futures. Allégoriquement, les forces du Dieu décroissent aussi alors que le soleil se lève toujours plus au sud chaque jour et que les nuits rallongent. La Déesse demeure, avec une tristesse mêlée de joie, consciente que le Dieu est mourant et que pourtant il vit en elle, dans l'enfant qu'elle porte.
L'été s'en va et les wiccas retrouvent sa chaleur et sa générosité dans la nourriture qu'ils mangent. Chaque repas représente un acte d'harmonisation avec la nature et nous rappelle que rien n'est permanent dans l'univers.

Mabon : vers le 21 septembre (équinoxe d'automne)
Mabon marque l'achèvement des récoltes commencées à Lughnasadh. Une fois de plus, les jours et les nuits sont égaux, en état d'équilibre, alors que le dieu se prépare lui à quitter son corps physique pour entreprendre la grande aventure dans l'invisible, pour se régénérer et renaître de la Déesse.
La nature à son déclin retire ses dons, se prépare au repos hivernal. La Déesse somnole sous les feux faiblissants du Soleil, même si le feu brûle en son sein. Elle sent la présence du Dieu alors même qu'il s'affaiblit.

Samhain : 31 octobre
Les wiccas font leurs adieux au Dieu. Mais ce n'est qu'un aurevoir, le Dieu n'est pas enveloppé des ténèbres éternelles ; il se prépare à naître de nouveau de la Déesse à Yule.
Samhain, également appelée Veille de novembre, fête des Morts, fête des Pommes, fête de tous les Saints et jour de la Toussaint, était jadis un temps sacrificiel. C'était à cette époque que l'on abattait les bêtes afin de se procurer de la nourriture pour le plus fort de l'hiver. Le Dieu, qui était identifié aux animaux, tombait aussi pour assurer la continuité de notre existence. (*Nos rites ne contiennent toutefois pas de sacrifice d'animaux.)
Samhain est un temps pour réfléchir, pour revenir sur l'année qui vient de s'écouler, pour accepter un phénomène de la vie qui échappe à notre contrôle, la mort.
Selon les wiccas, le voile qui sépare le monde matériel et celui des esprits est très mince cette nuit-là. Les wiccas se souviennent de leurs ancêtres et de tous ceux qui les ont précédés dans la mort.
Après la fête de Samhain, les wiccas célèbrent celle de Yule, complétant ainsi la " roue de l'année "

Tout cela peut vous paraître bien mystérieux du fait de la compréhension du pourquoi le Dieu est le fils de la Déesse et par la suite son amant. Ce n'est pas ici une histoire d'inceste, c'est un symbolisme. La Déesse et le Dieu ensemble perpétuent le cycle de la vie, étant signe de fertilité, de régénération. Ils sont la preuve que la mort n'est jamais une fin en soit, qu'elle apporte une renaissance, que la vie est en perpétuelle évolution. Ils symbolisent la roue de la vie.

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